Du jeudi 3 mars au samedi 2 avril 2016
- Terminé à partir de 14h

Exposition Lydie Arickx

Tarif non communiqué

Retenir l’eau

Œuvrée par l’élémentaire, charriée et bousculée jusqu’au chaos, Lydie Arickx puise à la source originaire de l’être et du monde. Elle ne craint pas l’aventure métamorphique des figures-paysages, ni la traversée du territoire des morts, suppliciés et macchabées.

Elle, sémaphore, se tient debout face à la toile-mer, kraft éphémère, toile émeri. Elle aime et rit, d’un rire qui ne s’oublie pas, claquant sa cascade sonore dans le silence réfléchi de l’atelier. Lydie se risque à fouetter le flot d’équinoxe de sa large brosse pour en extraire une dentelle d’écume, sculptant sans relâche la vague qui la porte et la retourne, épuisée, comme un gant, "à rebrousse-peau de soi".

Balise, elle vit le danger imminent d’y perdre son ancrage quand elle accepte d’être emportée par le trait, la trace et l’écume qui balaient la noirceur abyssale du bitume cosmique et ouvrent un monde d’angoisse. Lydie Arickx découpe l’ombre d’un corps, fantôme traversé de lumière, chair évoquée : à peine un contour et le regard du spectateur se charge du reste, de cet essentiel qui le fait paysage en l’invitant dans une figure qui refuse de se dire outrageusement. L’esquisse prend corps dans la beauté du dessin puis se défait, toujours insaisissable. La forme bousculée va naître au forceps dans la multitude des tentatives et propositions, jusqu’à la délivrance. Elle porte l’empreinte discrète du sacré sans y être aliénée. Elle est substance, matière brute travaillée à l’insu par une mémoire de forme, archétypale. Réelle, vibrante de terre, d’eau, de feu et de ciel, la matière extraite des éléments ne peut se résoudre à une réduction figurative : pas de beauté du corps, refus des canons esthétiques et de la facilité bavarde d’une expression affectée. La figure porte en elle une relation au monde qui dépasse l’entendement de l’artiste mais n’est pas pour autant ineffable ou transcendante. Lydie doit se pencher, sentir, observer, fouiller, creuser pour saisir une substance d’être et se laisser pénétrer par ce monde proche et lointain, apprendre à le voir, à l’entendre, à se laisser baigner et traverser, les mains dans la tête, pour en traduire l’intonation, loin de l’artifice et du mythe, les mains dans le ventre de la terre, façon sans façons. Ecoutons-là nous parler un jour d’automne : "C’est mon propre corps qui est malaxé… Le tableau s’arrête car le corps l’arrête comme la mer qui se retire, comme l’homme se retire de soi... Ce n’est pas l’œuvre qui est intéressante, c’est la vie qui traverse la création, comme une résurrection incessante." (Thierry Delcourt)

http://www.mjclillebonne.org/index.php?option=com_galery_detail&view=content&id=1&typeEvent=5
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Expositions – Stages – Conférences – Histoire de l’art – Voyages pour l’art – Ouvertures d’ateliers – Concerts – Soirées vidéo – Ateliers de gravure et d’arts plastiques – accompagnement de projets et coproductions – interventions en milieu scolaire

Lieu : galerie Lillebonne

Adresse : Rue du Cheval Blanc

Ville : Nancy

Département : Meurthe-et-Moselle

Région : Grand Est

Pays : France

Annoncé anonymement le mercredi 22 juillet 2020
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